Un large spectre d’événements indésirables peut être associé à l’activité physique, allant d’un trauma mineur à la mort. Plusieurs problèmes peuvent toutefois être prévenus si on prend les précautions nécessaires avant, pendant et après la pratique.
C’est dans ce souci de précaution, que trouve sa place le certificat d’aptitude à la pratique.
Vis-à-vis de la position du Médecin Généraliste face au Certificat Médical de non contre-indication à la Pratique Sportive, Mll Redon nous renseigne par un très intéressant travail de thèse¹, sous forme d’une enquête.
Dans celui-ci, elle met en avant le fait que le médecin généraliste est confronté à des difficultés quant à la réalisation du certificat médical de non contre-indication, et que des évolutions sont nécessaires.
Dans sa conclusion, elle propose :
– Le partage d’outils de communication pour améliorer leur réalisation.
Pour cela elle fait référence aux fiches de la SFMES – Lien (Fiches standards développées dans l’objectif de pouvoir réaliser la visite médicale de non contre-indication à la pratique d’un sport, dans les meilleures conditions.)
– La solution de l’auto-questionnaire qui permettrait une plus large recherche d’antécédents familiaux et la responsabilisation du patient.
Dans ces objectifs, la Société canadienne de physiologie de l’exercice (CSEP) a développé des questionnaires simples d’utilisation qui permettent une autoévaluation par le sujet des risques éventuels et de la nécessité d’une consultation médicale.
Un questionnaire pour un public de 15 à 69 ans. Constitué de 7 questions, essentiellement accès sur le risque cardio vasculaire. Si une à plusieurs des réponses aux questions est positive, ils conseillent alors aux usagers de consulter leur médecin AVANT d’augmenter programme de conditionnement ou AVANT de faire évaluer leur condition physique.
Comprenant une base similaire au Q-AAP de sept questions, pour lesquelles si l’on retrouve une ou plusieurs réponses positives entraînent le complément de deux pages de suivi accès sur les maladies chroniques de l’usager (Abordant ainsi l’arthrite, l’ostéoporsose, le cancer, les maladies cardiaque, les maladies métabolique, etc.)
Questionnaire médical sur l’aptitude à l’activité physique pour femmes enceintes.
Deux versions sont accessibles. Une première médicale toujours accès sur le risque cardiaque. Une autre, constituée comme un véritable guide pour ces usagers, comprenant une partie de renseignements généraux, une sur les contre-indications à la pratique, et pour finir une sur la marche à suivre pour avoir une grossesse dynamique (prescription d’activités physiques adaptées et conseils de sécurité).
– L’utilisation de ces moments privilégiés pour transmettre des guides donnant des conseils de bonnes habitudes de vie saine en activité physique.
Exemples: – Français (Inpes, 2004), – Canadien (CSEP SCPE, 2014), et Suisse (Paprica, 2012).
– L’établissement d’une consultation standardisée. Afin de n’omettre aucun point important dans l’examen clinique et le cadrage quant aux examens complémentaires préconisés dans les recommandations des sociétés savantes.
Remarque : chaque professionnel, de santé, para médicaux et sociaux possédant des bilans différents et très souvent complémentaires, certains même ayant des vocations préventives. Il serait intéressant de trouver un moyen de les partager dans la refonte du système de santé actuel visant la mise en réseau de ces acteurs.
– Une mise en relation entre les différents acteurs du monde sportif (les fédérations ayant une place marquée dans son travail) afin d’uniformiser les examens demandés avant l’accès à leurs pratiques.
Dans cette absence de référentiel, les professionnels en APA ne devraient-ils pas participer à la réflexion de sa réalisation ?
– Des informations spécifiques concernant les Activités Physiques et les Maladies Chroniques venant compléter celles de l’HAS² (2011), et de l’Inserm³ (2008).
– Un questionnement sur la non-reconnaissance de cet acte de prévention par la sécurité sociale qui reste un obstacle.
Le manque de temps et de formation apparaît également dans ce travail, dans une inquiétude chez ces médecins de réalisation de consultation de qualité.
Les professionnels en APA eux-même formé à la programmation d’activité physique adaptée pour des publics spécifiques, peuvent répondre à ce manque.
Une combinaison de ces intervenant semble alors intéressante, pour un meilleur accompagnement d’un public ayant pour besoin des habitudes de vie plus dynamiques.
Une approche Québécoise (Santé Montérégie, 2011) visant la systématisation de ce type d’association a développé un guide pour potentialiser leur efficacité. Pourquoi ne pas s’en inspirer chez nous ?
Références
¹. Mlle Caroline REDON. (2010). Le Médecin Généraliste face au Certificat Médical de non Contre-Indication à la Pratique Sportive : A propos d’une enquête de pratique. Université de la Méditerranée Faculté de Médecine de Marseille. Lien : consulté le 03/03/2014
². HAS. (2011). Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées. Rapport d’orientation -Service évaluation économique et santé publique.
³. Inserm. (2008). Rapport. Activité physique, contextes et effets sur la santé.
Un point de vue intéressant et complémentaire au sujet de la prescription de l’activité physique en Cabinet médical.
Alberto Marcacci. (2006). Conseil et Prescription de l’Activité Physique au Cabinet Médical.
Mémoire de DESS – Institut d’économie et de management de la santé Université de Lausanne
Lien (Doc PDF) – http://www.chuv.ch/bdfm/cdsp/MemoireMarcacci.pdf (Consulté le 05/03/14)